#GiletsJaunes : Lettre anonyme d’un policier à bout adressée au Président et aux ministres, députés et sénateurs


Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les ministres, députés, sénateurs;
Depuis quelques semaines maintenant, vous voilà confrontés à la colère du peuple.
Cette colère des sujets de la France d’en bas qui meurt doucement et qui à ce jour n’a plus rien à perdre.
Vous auriez pu, Mesdames, Messieurs, écouter ce peuple. Mais devant cette colère et les différentes actions qu’elle a engendrée, vous êtes restés sourds.
Vous avez dit l’entendre et la comprendre bien des fois, mais vous avez refusé de l’écouter et d’y apporter des réponses concrètes et sensées.
Pire, vous avez mobilisé des hommes et des femmes appartenant à ce peuple afin de s’ériger en rempart face à des milliers de citoyens venus vous demander des comptes.
Mesdames, Messieurs, j’appartiens à l’uniforme et je suis de ceux que vous mobilisez chaque jour afin de mater une insurrection qui n’a pris cette ampleur que par les différents choix que vous avez faits.
Je ne suis pas responsable de la situation dans laquelle le pays se trouve et mes frères d’arme ne le sont pas non plus.
A ce titre, je ne me sens pas concerné par les problèmes qui sont les vôtres et même au contraire, je me sens davantage concerné par les problèmes qui sont les miens et ceux de mes proches qui comme tous ces manants, font partie de ceux qui ne voient plus aucun avenir dans leur métier, dans leur pays.
Notre système est en train de s’effondrer, non pas parce que l’argent vient à manquer. Les riches deviennent plus riches, les pauvres et les classes intermédiaires s’appauvrissent.
N’oubliez pas que cette partie de la population que vous ignorez dans leur douleur, représente 75% du pays.
N’oubliez pas que si mon devoir m’impose de rester le rempart face à l’insurrection et face à la sécurité des biens et des institutions dont vous faites partie, il m’impose également un devoir de protection envers la population et les citoyens de mon pays.
Mesdames, Messieurs, vous avez été élus par cette population et à ce titre ma fonction m’impose d’être garant de la République et de son bon fonctionnement.
Mais à ce jour, vous ne représentez plus les intérêts de la France et vous n’avez plus la légitimité que vous aviez alors que vous étiez élus.
L’écrasante majorité de notre pays souhaite vous voir partir et reprendre son destin en main, là où vous avez été incapables depuis des décennies, de le faire vous même.
L’écrasante majorité de nos citoyens ne vous font plus confiance et ce, quel que soit le parti que vous incarniez et le changement que vous puissiez porter.
Aussi Mesdames, Messieurs, la colère de France continuera de monter, et je continuerai de faire mon travail avec la même conscience professionnelle que celle que j’ai toujours eu depuis mes débuts de carrière.
Cependant je vous mets en garde, je suis las et fatigué de devoir servir de chaire à canon et d’endosser la responsabilité des choix qui sont les vôtres.
Je suis las de voir mes amis, mes collègues tomber sous les coups de manifestants que vous et vous seuls avez mécontentés.
Je suis las de devoir être plus présent pour protéger nos institutions et vos bureaux dorés ainsi que votre rythme de vie, plutôt que de protéger nos citoyens et leurs conditions de vie autant que les miennes, car je vous le répète ma condition est la même que la leur.
Vos forces de l’ordre, vos forces de secours sont à bout de souffle et la barrière infranchissable que nous étions commence doucement à céder à force d’épuisement, à force de questionnement sur le sens de notre mission.
N’oubliez jamais, Mesdames, Messieurs, nous sommes la France d’en bas. Nous sommes le peuple et nos proches souffrent tout comme n’importe quel citoyen que vous étouffez à coups de taxes.
Je ne suis pas un révolutionnaire, juste un fonctionnaire de police fatigué, usé par la cadence que vous lui imposez tant niveau de l’engagement qu’au niveau de la qualité de vie qui est la même que celle de ces pauvres gens qui viennent crier leur ras le bol sous vos fenêtres.
Mesdames, Messieurs, cette colère que vous refusez d’écouter, c’est celles de gens qui ont déjà presque tout perdu et qui n’ont plus grand chose à perdre.
Il n’y a rien de plus dangereux qu’un peuple qui n’a plus rien à perdre.
Vous avez eu un aperçu des limites de nos capacités ce 1er décembre 2018… Au rythme où monte cette insurrection, le peuple se rassemble et ne s’essoufflera qu’une fois que l’honneur et la dignité de vivre décemment de son travail lui sera rendu.
Soyez certains que nous ne serons pas en mesure de servir de boucliers encore bien longtemps.
Si vous ne prenez pas pleinement la mesure de ce qui est en train de se préparer, vous devrez assumer bientôt, les conséquences de votre surdité et de votre mépris du peuple.

Une réflexion sur “#GiletsJaunes : Lettre anonyme d’un policier à bout adressée au Président et aux ministres, députés et sénateurs

  1. Quand la loi est contre le peuple…Quand la Justice n’est plus impartiale, quand les frigos ne se remplissent pas, alors il est temps de tout bazarder, il faut nettoyer ce bourbier qui dure depuis trop longtemps! C’est bon on a eu notre dose, marre de payer et de ne constater que du pire et toujours du pire…Que la force soit avec nous, les gens qui sont la richesse,la vraie, mais l’ont ils seulement compris, et même si, ils se fichent de nous!

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.